Résultats mitigés pour la marijuana
Juste à temps pour la Saint-Valentin, l’étude CUPID a publié des résultats sur l’utilisation des cannabinoïdes (extrait de ma rijuana) chez les personnes atteintes de la forme progressive de la sclérose en plaques (Ball et ses collaborateurs. Health Technol Assess 2015;19:1-188).
L’étude CUPID (Cannabinoid Use in Progressive Inflammatory brain Disease) a été menée auprès de 493 personnes atteintes de SP progressive primaire ou secondaire (SPPP, SPPS) pour vérifier si les cannabinoïdes pouvaient ralentir l’aggravation de l’incapacité. La condition neurologique de tous les participants s’était aggravée depuis au moins un an et leur score d’incapacité (scores EDSS de 4 à 6). Le traitement à l’étude était du THC (tétrahydrocannabinol), le principal ingrédient actif de la marijuana, administré par voie orale à raison de 28 mg par jour.
Malheureusement, le THC n’a pas ralenti la progression de l’incapacité et n’a pas eu d’effet sur les symptômes de la SP ni sur les lésions visibles à l’IRM. Cela peut en partie s’expliquer par un faible taux de progression dans les groupes recevant le THC et le placebo.
Toutefois, un certain ralentissement de l’incapacité a été observé avec le THC dans l’analyse d’un sous-groupe de patients chez qui la maladie avait évolué plus rapidement, ce qui pouvait indiquer un possible effet du traitement (Pryce et ses collaborateurs. J Neuroimmune Pharmacol 2014; publié en ligne le 24 décembre 2014).
La plupart des études sur la marijuana ont porté sur le soulagement des symptômes de la SP, principalement au moyen d’un vaporisateur buccal contenant du THC plus du cannabidiol (CBD) (Sativex) ou de versions synthétiques de THC administrées sous forme de comprimé (dronabinol, nabilone) (Marinol, Cesamet). (Il n’y a qu’une seule une étude publiée dans laquelle la marijuana était fumée [Corey-Bloom et ses collaborateurs. Can Med Assoc J 2012;184:1143-1150]).
Les lignes directrices actuelles de la American Academy of Neurology déclarent que les cannabinoïdes en vaporisateur sont probablement efficaces pour soulager la douleur, les symptômes urinaires et la raideur musculaire (Yadav et Narayanaswami. Clin Ther 2014;36:1972-1978).
Certains chercheurs ont formulé l’hypothèse que les cannabinoïdes aideraient à la régulation de la réponse immunitaire et à la réduction de l’inflammation dans le cerveau (Chiurchiu et ses collaborateurs. J Neuroimmune Pharmacol 2015; publié en ligne le 20 janvier 2015), leur action étant par nature similaire à celles d’autres traitements de fond (les médicaments pour traiter la SP administrés par injection, par perfusion intraveineuse ou par voie orale). C’est la raison pour laquelle la présente étude examinait si les cannabinoïdes pouvaient ralentir la progression de la maladie. Les résultats de l’étude CUPID peuvent laisser entrevoir un effet possible, mais il est probablement mineur. De meilleurs résultats pourraient être observés si un cannabinoïde était utilisé en association avec un traitement de fond habituellement utilisé en SP.
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